Actualités 28 août 2014

Le Farm Bill devra coûter moins cher

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Le secrétaire américain à l’agriculture, Tom Vilsack, a souhaité plusieurs modifications au prochain Farm Bill, mais il faudra se contenter de moins d’argent au total.

« Nous aurons moins d’argent. Il reste à déterminer à quel point », a déclaré M. Vilsack, dans le cadre du Outlook Forum qui réunissait cette année quelque 2000 spécialistes du monde agricole en provenance de plusieurs pays à Washington du 23 au 24 février. L’événement a par ailleurs permis de souligner le 150e anniversaire du département américain de l’agriculture (USDA).

« Les élections viennent remettre en question la possibilité d’un Farm Bill en septembre », a commenté Charles-Félix Ross, économiste en chef de l’UPA, qui assistait au Outlook Forum. En plus de l’incertitude liée à l’élection présidentielle de novembre, le Congrès américain est extrêmement divisé sur toutes les politiques ayant une importante incidence budgétaire. La politique agricole ne fera sans doute pas exception, même si l’année électorale limitera sans doute les diminutions trop drastiques du soutien aux agriculteurs.

« Il y a beaucoup d’optimisme et d’enthousiasme sur place », a néanmoins précisé l’économiste de l’UPA. Le secrétaire Vilsack a notamment souligné l’année record connue en 2011, tant du point de vue des revenus des agriculteurs que de celui des exportations. L’USDA prévoit par ailleurs que l’année 2012 sera presque aussi bonne.

Les priorités du Farm Bill

Tom Vilsack a indiqué dans son discours que certaines priorités devront s’inscrire dans la prochaine politique agricole malgré les contraintes budgétaires. Un « filet de sécurité fort » sera toujours dans les plans du gouvernement américain.

« L’Amérique a besoin d’un futur basé sur les énergies propres », a aussi lancé le secrétaire américain, en insistant sur la nécessité de développer de nouveaux biocarburants fabriqués à partir de biomasse non alimentaire. Les bioproduits (polymères, fibres, produits chimiques) sont également dans la mire du USDA et ce secteur représente déjà 100 000 emplois dans 3100 entreprises du secteur rural des États-Unis.
Les programmes de conservation pour la protection de l’environnement continueront d’être offerts aux producteurs.

Un élément relativement nouveau dans le discours du USDA est l’insistance sur les problèmes de main-d’oeuvre. « Des récoltes ne pourront pas se faire par manque de main-d’œuvre », a même soutenu M. Vilsack, qui demande aux élus du Congrès de modifier « immédiatement » les règles d’immigration jugées inappropriées. Ces derniers temps, certains États américains ont adopté une approche plus dure avec les immigrants sans papier, ce qui a provoqué la fuite de plusieurs travailleurs agricoles illégaux.

Notons aussi une insistance sur la relève, alors que l’âge moyen des agriculteurs du pays atteint 60 ans. L’USDA compte offrir plus de prêts pour les jeunes agriculteurs et adopter une approche plus flexible. M. Vilsack souhaite notamment une modification des règles fiscales afin de favoriser le transfert des terres.