Actualités 6 octobre 2014

Transmissions de tracteurs – Comment s’y retrouver

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Les manufacturiers de tracteurs proposent constamment de nouveaux types de transmissions aux producteurs agricoles. Pour ces derniers, il devient compliqué de se faire une idée juste des particularités de cette pièce d’équipement qui aura une incidence directe sur la performance de son tracteur. Nous avons préparé une série d’articles présentant l’éventail complet des transmissions disponibles sur le marché afin que le producteur agricole puisse mieux choisir celle qui convient à ses besoins.

Pour nous guider dans cet univers, nous avons fait appel à Yanick Clément, qui enseigne la réparation de différents types de transmission à l’École d’agriculture de Nicolet.

Le modèle mécanique de base

« C’est la bonne vieille transmission à “bâtons”, commente d’emblée M. Clément à propos du modèle de base. Un premier bras d’embrayage permet de changer de gammes, tandis qu’un deuxième actionne les rapports. » En deux mots, la transmission avec laquelle la plupart des producteurs ont appris à conduire un tracteur. « Une mécanique très simple, fiable et généralement moins onéreuse à réparer. C’est aussi celle qui transmet le mieux l’énergie du moteur. Il n’y a pas de pompe hydraulique, que des engrenages », enchaîne-t-il. Ce type de transmission oblige le tractoriste à choisir le bon rapport avant de relâcher la pédale d’embrayage, car une fois en mouvement, il est difficile de changer les rapports, surtout sous charge. Dans la même veine, si l’opérateur désire passer de la marche avant à la marche arrière, il devra s’immobiliser complètement avant de placer le bras d’embrayage en marche arrière. Cette manœuvre ralentit le travail lorsqu’on doit utiliser fréquemment son chargeur. Pour pallier cet inconvénient, les manufacturiers ont offert en option un inverseur hydraulique permettant d’évoluer de la marche avant à la marche arrière sans s’immobiliser tout en conservant le même rapport et la même gamme. Il en résulte des manœuvres avance-recul grandement facilitées et plus rapides. En outre, Yannick Clément y associe un avantage financier : « Si un individu opte pour un tracteur sans inverseur parce qu’il est moins cher à l’achat et qu’il effectue plusieurs travaux avec un chargeur, son achat sera tout de même plus dispendieux. L’utilisation d’un chargeur inflige une usure prématurée au système d’embrayage (mieux connue comme étant la “clutch”!), surtout chez les utilisateurs moins attentifs, par exemple ceux qui laissent leur pied sur la pédale. Or, changer un système d’embrayage entraîne une dépense de plus de 2000 $. Le producteur qui change une ou deux fois son système d’embrayage dans la vie de son tracteur aurait décidément mieux fait de choisir un inverseur hydraulique, qui ne s’use pratiquement pas. »

Une autre amélioration en option sur les transmissions mécaniques : la synchronisation de l’embrayage. Ici, l’opérateur peut changer de rapport alors que le tracteur est déjà en mouvement, même si ce dernier tracte une lourde charge. Ajuster sa vitesse en plein travail diminue les pertes de temps. L’avantage est également marqué lors du transport, où le producteur peut démarrer en première vitesse et accélérer en changeant successivement ses rapports, jusqu’en quatrième par exemple. Sans synchronisation, il aurait été contraint de démarrer directement en quatrième vitesse, manœuvre l’obligeant à faire glisser le système d’embrayage et entraînant une usure prématurée.

Des transmissions mécaniques sont semi-synchronisées, c’est-à-dire que certains rapports peuvent être changés en mouvement (par exemple, de la troisième vitesse à la quatrième). Les transmissions dites entièrement synchronisées laissent quant à elles le conducteur changer tous les rapports sous charge. Souvent, l’inverseur et l’entière synchronisation des rapports sont inclus dans le même groupe d’options. « Aujourd’hui, l’inverseur et la synchro, c’est comme l’air conditionné dans une voiture : ce n’est plus vraiment une option, illustre Louis Jussaume, représentant des ventes chez Équipements Inotrac à Saint-Hyacinthe. Des tracteurs sous les 80 chevaux peuvent bel et bien être livrés sans inverseur ni synchro. Ils répondent aux besoins d’une certaine clientèle, par exemple le producteur qui emploie son tracteur pour actionner une vis à grain. Mais les modèles équipés de la synchro et de l’inverseur s’avèrent plus polyvalents. Ils facilitent grandement les opérations de déneigement ou celles effectuées avec le chargeur. Elles comprennent parfois un système hydraulique de capacité supérieure pouvant par exemple mieux convenir aux besoins d’un planteur. »