Actualités 28 août 2014

L’ériochloé velue envahit de nouvelles régions

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L’ériochloé velue a infesté une dizaine de nouveaux champs qui se répartissent maintenant à l’intérieur de deux nouvelles régions.

Les autorités fédérales ont donc décidé de lever les mesures de contrôle de cette mauvaise herbe envahissante pour se donner le temps de compléter un portrait plus complet de la dispersion.

Les mesures pour circonscrire la plante indésirable qui étaient en place jusqu’à maintenant étaient très contraignantes pour les producteurs. Il s’agissait d’abord de tenir un registre de toutes les opérations dans les champs contaminés. Toute la machinerie devait être nettoyée avant de changer de champ. Il fallait parfois pomper l’eau pour le lavage et attendre l’inspection de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) avant de poursuivre les travaux.

Jusqu’à récemment, le foyer d’infestation était limité à la région de Brome-Missisquoi en Montérégie, mais l’ériochloé a récemment été détecté dans les régions de l’est de Montréal et de Louiseville. Le nombre de fermes touchées est passé de 18 à 26 en plus de quatre champs dont les propriétaires ne sont pas identifiés.

L’ACIA a mené des consultations avant de décider de suspendre les mesures réglementaires contraignantes qui s’appliquaient jusqu’à maintenant. Une rencontre a eu lieu entre les représentants de l’ACIA, du MAPAQ, de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ) et de l’UPA.

« C’est un grand soulagement pour les producteurs qui sont aux prises avec cette mauvaise herbe. C’est la bonne décision à prendre à ce moment précis de l’année, cela devrait enlever toutes les formes de doutes quant à l’avenir des récoltes. Cette décision met fin, mais d’une façon temporaire, aux opérations de nettoyage et les différentes contraintes qui sont devenues ingérables par les producteurs », a commenté Sylvain Pion, 2e vice-président de la FPCCQ qui exploite une ferme dans la région de Brome-Missisquoi. Cette levée réglementaire « ne devrait pas mettre fin aux différents moyens déployés pour éviter la propagation de la mauvaise herbe », ajoute M. Pion.

Nouvelles règles en vue

Les inspections se poursuivent jusqu’en octobre. Un portrait exhaustif sera ensuite réalisé vers le mois de décembre ou la fin novembre. Il s’agira ensuite de définir les enjeux opérationnels et le cadre réglementaire approprié à la nouvelle situation.

Il est possible, par exemple, que des zones déclarées soient réglementées. Cette approche simplifierait le travail à l’intérieur du territoire désigné. Cette décision dépendra cependant du portrait.

L’ACIA mène également une consultation publique sur la mise en place d’un certificat phytosanitaire pour l’importation de grain afin d’étendre la surveillance qui se limite pour le moment aux semences. Deux directives seront mises en place d’ici le 1er décembre.

Une première règle devrait s’appliquer à tous les pays sauf les États-Unis et exigera un certificat phytosanitaire pour toutes les importations de grains. La deuxième directive, qui concernera les importations en provenance des États-Unis, sera plus souple étant donné le volume d’importations de grain en jeu. Certains usages, comme l’éthanol, n’auront probablement pas de certificat à obtenir. Pour d’autres secteurs, certaines procédures pourront être mises en place afin d’éviter l’exigence du certificat. Le criblage efficace, par exemple, pourrait mener à des ententes avec certaines compagnies de grain.