Actualités 28 août 2014

Soya fourrager en pays nordique : c’est possible!

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Obtenir de bons rendements en rendant à maturité du soya fourrager en zone agricole nordique a passé l’épreuve de la nature, l’été dernier.

C’est du moins ce que révèlent les résultats des essais qu’a réalisés pendant l’été la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent au Centre de formation professionnelle (CFP) Mont-Joli-Mitis, en collaboration avec la firme rimouskoise Écosphère.

Il faut dire que les conditions idéales de l’été ont favorisé une récolte comparable à celle dans le centre du Québec. « À la base, nous ne sommes pas une région à soya. Les quatre variétés utilisées dans notre essai sont intéressantes, mais les plus tardives offrent les meilleurs rendements avec la maturité et la valeur nutritive voulues. Malgré la sécheresse, le rendement n’a pas diminué, et des cultivars ont atteint leur maturité. Il reste à connaître l’effet de plus de pluie sur les rendements », a expliqué Caroline Côté Beaulieu, agronome à la firme d’experts-conseils en environnement Écosphère, lors d’une séance d’information au CFP en septembre dernier.

Essais sur quatre hectares

Une parcelle de quatre hectares de la ferme-école du CFP Mont-Joli-Mitis a été consacrée à la culture de quatre cultivars (fourrager, hâtif, semi-hâtif, tardif) afin de connaître l’influence du niveau d’exigence thermique (UTM) sur le rendement en fourrage.

La région est cotée entre 1800 et 2200 UTM pour les cultures fourragères. En cet été exceptionnel, la région du Bas-Saint-Laurent a atteint les 2600 UTM. Le cultivar le plus tardif (Mammouth), qui demande 3200 UTM, a atteint un rendement de 6 à 7 tonnes de matière sèche à l’hectare. Un sol assez riche et bien égoutté avec un pH élevé a été nécessaire pour atteindre ce résultat lors des essais financés par le programme canadien d’adaptation agricole.

Le soya fourrager produit au CFP a été mélangé à hauteur de 30 % de la ration des animaux. On ne saura toutefois qu’en 2013 si le coût de revient de l’expérimentation justifie de généraliser cette culture. Selon les premières données, le coût serait inférieur, ou à tout le moins équivalent, aux suppléments achetés à l’extérieur de la région sous forme de concentrés composés de maïs-grain et de tourteau de soya.