Actualités 28 août 2014

Chute marquée de 15 % du prix du maïs

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Des stocks plus importants que prévu et des intentions d’ensemencement à la hauteur des attentes du marché ont provoqué une chute accélérée de 15 % du prix du contrat rapproché de maïs.

La superficie en maïs de 2013 pourrait bien être la plus grande depuis 1936! Le rapport du 28 mars du département américain de l’Agriculture (USDA) estimait à 97,28 millions d’acres les superficies ensemencées en maïs aux États-Unis, soit à peu près la même chose qu’en 2012, ce qui correspond à la moyenne des prévisions des analystes du marché.

Stocks de maïs plus importants

Toutefois, l’USDA publiait également une révision de son estimation des stocks de grain du pays. Pour le maïs, les stocks en date du 1er mars étaient de 5,4 milliards de boisseaux, soit bien plus que les prévisions antérieures de 5,0 milliards de boisseaux.

Il s’agit néanmoins de réserves 10 % moins élevées qu’à pareille date l’an dernier, et le coussin de sécurité n’est donc pas très élevé dans l’éventualité d’une autre mauvaise saison de culture. Les prix élevés des derniers mois ont par ailleurs provoqué une baisse du rythme de consommation du maïs aux États-Unis.

Chute de prix

Le contrat rapproché de maïs est passé de plus de 7,30 $ US le boisseau avant la publication du rapport à moins de 6,29 $ US. Une chute de plus de 40 $ US la tonne en quelques jours! Le contrat de décembre, qui était déjà plus bas, est passé à 5,37 $ US, ce qui représente tout de même une diminution de près de 12 $ US la tonne.

Autre glissade du prix prévue en 2014

Les prévisions à plus long terme de l’USDA font état d’une nouvelle baisse probable du prix du maïs. Il s’agirait alors d’un choc pour les producteurs, puisque le prix anticipé serait alors de 4,10 $ US le boisseau, soit un peu plus de 160 $ US la tonne!

Toujours selon l’USDA, le prix ne devrait ensuite pas monter au-dessus de 5,00 $ le boisseau avant 2022. Si ces prévisions se réalisent, il semble que la période de maïs dispendieux tirerait à sa fin.

Une variation imprévue du rendement des récoltes, de la production d’éthanol ou des exportations pourrait, bien entendu, anéantir ce pronostic.

Encore trop peu pour les éleveurs

« Actuellement, les prix du marché ne permettent pas de se rapprocher des coûts de production, loin de là, et ce, malgré la baisse du prix du maïs », affirme David Boissonneault, président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec, qui estime malgré tout que la présente baisse de prix va permettre aux producteurs de diminuer leur déficit d’exploitation.

« On est loin de revenir au niveau de prix de 2010. Ça demeure élevé », a commenté Ann Fornasier, agroéconomiste à la Fédération des producteurs de bovins du Québec, qui rappelle que le prix des céréales avait augmenté de 56 % depuis 2010. Avec des pertes moyennes de 200 $ par bouvillon d’abattage au Canada ces derniers mois, il reste encore du chemin à faire pour atteindre la rentabilité. « À chaque baisse de prix, les producteurs sont remplis d’espoir », ajoute Mme Fornasier, qui estime qu’il faudrait toutefois de six à huit mois de plus bas prix pour que les éleveurs se décident à regarnir leur cheptel.

Des prévisions ambitieuses

« On n’a qu’à regarder ce qui s’est passé avec les prévisions de l’USDA ces trois dernières années. Ils se sont cassé la gueule », fait valoir Christian Overbeek, président de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ), qui ajoute que les derniers acres qui se sont ajoutés dans les prévisions d’ensemencement ne sont certainement pas d’aussi bonnes terres que ceux qui sont utilisés sur une base plus régulière.

Le rajustement du prix des contrats rapprochés n’est pas jugé surprenant. « Le différentiel entre le prix de la récolte actuelle et le prix de celle qui s’en vient était assez énorme », fait valoir M. Overbeek. Ce dernier estime par ailleurs que les producteurs qui ont une bonne compréhension du marché à terme ont été en mesure de sécuriser une partie de leur récolte 2013 par des contrats à plus de 240 $ la tonne dans le maïs.