Actualités 1 octobre 2014

Le gène du patenteux

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Saint-Jacques de Montcalm, dans Lanaudière. Sur le terrain de la Ferme Christian Thérien, Maggy, le chien de la famille, accueille les visiteurs sans aboyer et en agitant la queue. Elle est suivie de près par les copropriétaires de la ferme, Johanne Bell et Christian Thérien, de même que par leur fille Carine. L’entreprise, qui vend près de 150 veaux par année, a toutes les caractéristiques d’une ferme familiale. Si elle n’engage aucun employé à temps plein, elle peut compter sur l’aide de plusieurs membres de la famille et amis. Même Maggy, le petit basset, participe aux tâches de la ferme, raconte Johanne Bell.

« On fait partie des rares propriétaires de fermes de vaches-veaux dont le mari et la femme travaillent à la ferme, affirme pour sa part Christian Thérien. Habituellement, il y en a un qui travaille à l’extérieur. » Les propriétaires avouent que leur métier demande une organisation et un dévouement hors du commun. Dans ce contexte, les patentes de Christian Thérien sont les bienvenues. « Ça prend ça, soutient Johanne Bell. Chaque ferme a des besoins spécifiques et il faut savoir s’y adapter. »

Celle qui a fait une technique en gestion et technologies d’entreprise agricole au Cégep régional de Lanaudière, à Joliette, explique que les patentes de son mari sont souvent développées en groupe. « Il bricole pas mal avec mon père ou avec un ami, note Johanne Bell. Son père était aussi tout un patenteux. » Pour Christian Thérien, fabriquer des machines est une façon de trouver des solutions tout en recyclant et en économisant de l’argent.

Patenter n’est cependant pas juste une façon de faciliter le travail à la ferme. « J’ai ça dans le sang, s’exclame-t-il sans détour. C’est une passion. » L’agriculteur croit d’ailleurs que la passion est essentielle pour élever des vaches-veaux. « Je me lève à 3 h du matin tous les jours; j’en mange, de ma job », ricane-t-il.

 

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Des agriculteurs déterminés

Christian Thérien fait partie de la troisième génération d’agriculteurs de sa famille. Avant que son père n’établisse l’entreprise familiale à Saint-Jacques de Montcalm, ce dernier possédait des terres à Saint-Janvier. Elles ont été expropriées par la construction de l’aéroport de Mirabel au début des années 70. Même une fois déménagé à Saint-Jacques, Réjean Thérien a continué à cultiver des terres à Saint-Janvier pour réussir à nourrir ses vaches à lait. « Il faisait l’aller-retour en tracteur, se remémore son fils Christian. Il était patient, mais il n’avait pas tellement le choix, il avait neuf enfants à faire vivre. »

Puis en 1992, une autre tuile est tombée sur la tête des Thérien. Alors que Christian était en processus d’achat de l’entreprise familiale, les installations de la ferme ont été la proie des flammes. L’agriculteur a décidé de ne pas continuer dans la production de lait. Il a plutôt commencé à élever des porcs et des vaches à bœuf. La ferme, qui a connu une importante expansion depuis, a abandonné la production porcine. Elle élève aujourd’hui seulement des vaches. « Quand on a rebâti en 1995, on avait cinq vaches à bœuf », se souvient Christian Thérien. L’homme de 44 ans scrutait les pages nécrologiques pour trouver les troupeaux à vendre à bon prix par la succession. En 2006, Johanne Bell est devenue associée de l’entreprise avec son mari.

Aujourd’hui, la Ferme Christian Thérien vend près de 150 veaux par année et possède près de 300 bêtes de races Simmental, Charolais et Limousin. Elle cultive également près de 170 hectares de maïs en sillage, d’avoine, d’orge et de foin.