Actualités 28 août 2014

Légumes de transformation : baisse des prix de 10 %

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La réalité nord-américaine dans le marché des grains rattrape les producteurs québécois de légumes de transformation.

Les trois grands acheteurs de légumes de transformation (Bonduelle Amériques, Aliments White’s et Spécialités Lassonde) viennent de s’entendre avec les producteurs québécois sur les prix – en baisse d’environ 10 % par rapport à l’an dernier – qui leur seront consentis au cours de la saison des récoltes 2014.

Il s’agit d’une année de « mise à niveau par rapport au contexte du marché, d’une certaine correction, après des années où les prix avaient beaucoup augmenté », explique Judith Lupien, directrice générale de la Fédération québécoise des producteurs de fruits et légumes de transformation.

« De façon générale, sauf dans le concombre, dont le prix est en hausse de 1 %, on parle de baisses de 9 à 10 %, selon les cultures et les légumes », précise-t-elle.

Elle ajoute que cela reflète un mouvement que l’on observe partout en Amérique du Nord. « Mais en dépit de ça, ajoute-t-elle, on s’en tire relativement bien au Québec, convient-elle. En Ontario, les baisses de prix sont plus prononcées, de même qu’aux États-Unis, où il n’y a pas de mise en marché collective. »

Selon elle, plusieurs éléments « de nature économique » continuent d’exercer une influence sur les prix négociés entre les producteurs et les transformateurs. Parmi ceux-là : le prix des grains (maïs-soya), qui a connu une diminution marquée au cours de la dernière année.

« S’il y a des baisses de prix, dans notre secteur, c’est parce que les prix des grains ont baissé », convient Daniel Vielfaure, directeur général de Bonduelle Amériques.

Il ajoute qu’à l’inverse, les prix vont monter si le prix des grains augmente. « On s’ajuste pour que nos clients continuent de nous approvisionner », dit-il.

Précisons que les producteurs de légumes de transformation (petits pois, haricots, mais en épis, concombres) sont aussi souvent des producteurs de grandes cultures.

« Les légumes de transformation constituent, pour les producteurs, une diversification de leurs revenus à la ferme », note Mme Lupien.

Pas une surprise

Mais comment réagissent les 500 producteurs face à cette baisse de prix, en vertu de la convention de mise en marché que vient de négocier leur fédération avec les trois grands de la transformation?

« Ce n’est pas une surprise pour eux, répond Mme Lupien. Bien sûr, c’est plus agréable quand les prix montent. Mais, compte tenu de la situation, tout le monde est content de la négociation avec les acheteurs. »

Elle précise que la Fédération s’efforce de négocier « un revenu à l’acre pour le producteur », qui tient compte à la fois du rendement, de la protection du risque et du prix, « parce que tout le monde a intérêt à ce qu’il y ait des rendements et des volumes élevés afin que les revenus soient au rendez-vous », fait-elle valoir.

Il faut croire que la nouvelle convention ratifiée entre les transformateurs et la Fédération s’est conclue à la satisfaction des deux parties, puisque cet après-midi, pour la signature du document, le vin et les petites bouchées étaient au menu.

« Nous évitons l’arbitrage et nous préférons négocier selon le principe gagnant-gagnant, a fait observer Mme Lupien. La convention rejoint les attentes des producteurs et des transformateurs. Nous, ce qu’on veut, c’est garder des usines au Québec et eux, les transformateurs, ce qu’ils veulent, c’est garder des producteurs au Québec. »